Plan vélo, les promesses et les "oui, mais"

Un plan ambitieux...

Tripler la part du vélo dans nos déplacements quotidiens d’ici 2024 : voilà l’objectif fixé par le Gouvernement français pour son Plan Vélo, dévoilé il y a quelques jours à Angers. Ce plan, très attendu, est jusqu’ici le plus ambitieux lancé en France, et le premier à être financé par l’état. Avec un investissement de 350 millions en 7 ans, c’est la première fois qu’un gouvernement consacre autant d’argent au vélo, même si on reste loin des 200 millions par an que réclamaient les associations. 

« Les assises nationales de la mobilité ont permis de faire émerger l’aspiration forte des français pour le vélo » explique Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports. Ce dernier connait encore une place bien trop modeste puisque sa part dans les déplacements reste trop faible et ne représente « que » 3% dans tous le pays, tandis que la moyenne européenne s’élève à 7%. Actuellement, seul 2% des travailleurs utilisent leur vélo comme moyen de locomotion pour aller travailler. Pourquoi ce pourcentage si peu élevé ? Plusieurs freins à l’usage du vélo existent parmi lesquels les forts vols de vélos (plus de 300 000 en 2016) et l’insuffisance des aménagements cyclables, comme le montrait le baromètre des villes cyclables publié par la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette) et dont nous parlions ici. 

Un point de départ

« Ce plan est un point de départ d’une dynamique collective pour la pratique du vélo dans tous les territoires » précise la ministre. Il se construit en quatre points : la sécurisation des déplacements à vélo, la lutte contre le vol, la mise en place d’un cadre légal incitatif et la promotion d’une véritable culture du vélo. 

La sécurisation des déplacements à vélo passe ainsi par la création d’un Fonds national « mobilité active » qui sera destiné à l’amélioration des infrastructures, par le biais des collectivités territoriales et qui ciblera particulièrement les discontinuités d’itinéraires. La lutte contre le vol (sachez que les vols de vélos représentent 10% des ventes de vélos, ce phénomène constituant un des freins à la pratique régulière du vélo) s’intensifiera grâce à la généralisation du marquage  des vélos, comme le marquage bicycode que vous propose déjà Vert Event. Sans marquage, les vélos volés mais retrouvés peuvent difficilement être rendus à leur propriétaire puisque aucun moyen ne permet de l’identifier. Cette action sera renforcée par un plan d’action de lutte contre le vol de vélo et par l’augmentation des espaces de stationnement sécurisés aux abords des gares, favorisant ainsi l’intermodalité. 

La mise en place d’un cadre incitatif comprendra la création d’un forfait mobilité durable pour tous les salariés, leur permettant ainsi de bénéficier d’un forfait de 400€/an pour contribuer aux frais des déplacements domicile-travail à vélo. Notons cependant que ce forfait ne sera pas obligatoire pour les employeurs du privé. « Nous reviendrons à la charge afin qu’il devienne obligatoire » annonce Olivier Schneider, Président de la FUB. Enfin, le développement de la culture vélo passera par la sensibilisation des enfants à la pratique du vélo et à l’apprentissage du vélo à l’école. 

En résumé, le Plan vélo ce sont : plus de pistes cyclables et plus d’aménagements, des modalités de soutien en temps que cycliste salarié, le développement des voies vertes, plus d’espaces de stationnement sécurisé et un apprentissage précoce du vélo à l’école. La bonne réussite de ce plan passe ainsi par l’implication de tous, collectivités, entreprises, associations. Ce Plan vise logiquement à accélérer la transition écologique du pays, mais il devrait aussi conduire à la création d’emplois puisqu’un tiers des vélos vendus sont assemblés en France. N’oublions pas, bien sûr, l’avantage incontestable du vélo face à la voiture : l’impact positif sur notre santé. Vous pouvez retrouver les principaux avantages du vélo pour la santé dans notre précédent article. Si tous s’accordent à dire que ce plan est ambitieux et notent l’implication du gouvernement, on peut toutefois regretter le manque de mesures contraignantes et de limite temporelle pour l’instauration de ces nouvelles mesures.